2008

4h du matin. Le téléphone sonne. Il te réveille à peine. T'entends ta mère se lever et râler. Tu changes de position pour retrouver le sommeil mais tes yeux restent malgré toi grand ouverts. Comme un pressentiment. Un silence pesant envahit la maison. Tu ne bouges plus. Tu attends. Et il vient. Il vient ce cri. Ce cri douloureux qui déchire les entrailles de ta mère. Un cri au départ incompréhensible qui petit à petit prend forme.

Hyun-Ki. Hyun-ki. Hyun-Ki. Hyun-Ki. Hyun-ki.

Tu as su. A ce moment-là, tu as juste su. Tu n'as pas eu besoin de mots. Tu as évité à tes parents cette ingrate tâche qu'était de t'annoncer que tu n'avais plus de frère. Que tu étais désormais fils unique. Qu'à partir de ce jour, tu ressentiras un vide dans ta poitrine. Que tu te mettras à pleurer à n'importe quel moment de la journée, de la nuit. Quand tu entendras ce nom dans la rue, dans un magasin, à la radio, à la télévision, ta tête tournera, tes yeux s'embueront mais les larmes ne couleront pas parce que tu n'en as plus, et que tes jambes flancheront. Que ta vie entière sera rythmée par son décès. Tantôt il te donnera la motivation d'avancer, tantôt tu auras envie de tout arrêter.

2013

Tu as 17 ans et est ce qu'on appelle un trainee dans le monde de la music entertainement. Au milieu de nombreux jeunes de ton âge, tu t'entraines à chanter et danser. Vous avez tous le même rêve, les mêmes espoirs d'un jour briller sous la lumière des projecteurs. Tu te donnes à fond, corps et âme. Tu chantes jusqu'à ce que ta voix se casse. Tu danses jusqu'à ce que tes chaussures s'usent. Après des mois et des mois de batailles, tu débutes enfin ta carrière. Les producteurs étaient sceptiques mais ton étonnante popularité les a tous bluffée sans exception. Les concerts s'enchaînent, les interviews s'entassent. Ton rythme de vie devient vite infernal. Mais c'est le métier qui veut ça. La seule chose qui compte c'est que ton rêve est entrain de se réaliser.